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Construction des situations d ?enseignement et d ?apprentissage

La construction des situations d’apprentissage s’inscrit dans un processus que l’on peut détailler en cinq étapes.

1ère étape : Lire les programmes et les instructions

S’approprier un programme ou un référentiel nécessite une lecture attentive, son analyse et celle des documents d’accompagnement quand ils existent (instructions, guides pédagogiques).
Les programmes fournissent les objectifs, les contenus et des indications méthodologiques. Ils précisent éventuellement :

  • les thèmes à traiter ;
  • des indications de problématiques, de démarches à adopter, de points à développer ou seulement à évoquer, parfois de documents à privilégier ;
  • des liens avec d’autres matières (c’est le cas par exemple des nouveaux programmes du collège, en lien avec le socle commun de connaissances, de compétences et de valeurs).
    Ils sont parfois complétés par des documents d’accompagnement qui développent certains points, précisent les limites conceptuelles et le vocabulaire à employer, accentuent les notions à privilégier, proposent des démarches, des bibliographies. Le statut des documents d’accompagnement est variable d’une discipline à l’autre.

Dans de nombreux établissements, les professeurs d’une même discipline ont adopté la même progression et organisent des devoirs communs.

2ème étape : êlaborer une programmation

Pour obtenir une vue d’ensemble du programme pour l’année (ou pour le cursus de formation dans le cas de la voie professionnelle), il est recommandé de construire un calendrier, de le remplir en y indiquant les parties à traiter et en tenant compte des durées éventuellement indiquées dans les programmes.

  • L’ensemble du programme est à répartir sur une durée de 36 semaines au maximum en y intégrant le temps consacré aux évaluations.
  • Si vous êtes en charge de classes d’examen, veillez à intégrer dans votre programmation le calendrier des différentes épreuves (ponctuelles ou en contrôle en cours de formation).
  • N’hésitez pas à demander conseil à des collègues de votre discipline et à votre professeur coordonnateur.
  • Vous pouvez aussi demander à consulter le cahier de textes de l’année précédente. Vous pourrez vous forger ainsi une idée plus concrète d’une programmation annuelle.

3ème étape : Concevoir une séquence

Une séquence s’ordonne autour d’un contenu disciplinaire, susceptible de constituer une unité cohérente. Elle peut s’étendre éventuellement sur une ou plusieurs séances et doit comporter différents types d’activités susceptibles d’offrir aux élèves différents angles d’approche du contenu et des divers savoir-faire qui lui sont liés. Elle doit par ailleurs inclure des phases d’évaluation des acquis.
De façon générale, faire cours ne consiste pas exclusivement à transmettre des connaissances.
Il s’agit de mettre en place et d’exploiter des situations pédagogiques susceptibles de faire agir et interagir les élèves, qui doivent être des participants actifs, engagés dans un processus d’apprentissage.
Il ne suffit pas que le professeur ait énoncé quelque chose pour que les élèves apprennent. On stimule davantage l’apprentissage en éveillant des questions qu’en apportant des réponses. Une réponse trop vite apportée court-circuite souvent la recherche qui seule peut installer des liens de rappel.

Le professeur compétent n’est pas celui qui a réponse à tout.
La compétence du professeur est du côté de l’organisation de la recherche des réponses. Parfois même il est capital de savoir tâtonner avec l’élève (dans le cadre notamment d’une démarche d’investigation ou de projet).
Apprendre suppose toujours qu’on réorganise les représentations initiales. Tout apprentissage important exige une restructuration, parfois même une rupture avec ce qu’on croyait savoir. La connaissance qui s’ancre est la connaissance qu’on met en acte, celle que l’on mobilise, que l’on va mettre à l’épreuve de situations différentes.

Pour construire une séance de cours, consulter l’article : Préparer une séance de cours

4ème étape : Construire une évaluation

L’évaluation des acquis est une préoccupation constante de tous les partenaires et acteurs du système éducatif. Elle intervient tout au long de l’enseignement.
L’enseignant doit faire de l’évaluation un véritable outil de réussite permettant aux élèves de mieux mesurer les progrès qu’ils réalisent dans leurs apprentissages, de prendre confiance dans leurs capacités et d’identifier leurs points forts comme leurs difficultés pour y remédier.

êvaluer consiste également à fournir des informations à différents destinataires : élève(s), professeur lui-même, parents, administration scolaire, autres professeurs, société... surtout en vue de prendre des décisions : proposer des activités d’apprentissage, de soutien ou de remédiation ; décerner un diplôme ou certifier de la maîtrise de compétences.

  • Pour l’élève : l’évaluation lui permet de se situer et de mesurer les progrès accomplis. Elle l’aide à repérer le niveau de ses acquis, à identifier des difficultés, des lacunes d’apprentissage.
    Elle invite l’élève à travailler régulièrement, elle permet de le motiver et, suivant les résultats, contribue à l’encourager ou à l’alerter.
  • Pour l’enseignant : l’évaluation permet d’apprécier l’efficacité de son enseignement, de vérifier la compréhension des acquis de ses élèves, d’ajuster ses méthodes de travail et la progression qu’il a prévue.

L’évaluation concerne toutes les phases de l’enseignement, avant, pendant et après la situation d’enseignement. Elle comporte trois grands volets complémentaires :

  • L’évaluation diagnostique intervient en amont de la séquence et permet de valider les prérequis nécessaires et d’identifier les difficultés rencontrées par l’élève, afin d’y apporter des réponses pédagogiques adaptées. Elle peut s’effectuer par oral ou par écrit, par le biais d’une fiche préliminaire ou d’un test.
  • L’évaluation formative intervient au cours d’un apprentissage ou d’une formation et permet à l’élève de s’essayer, de repérer ce qui fait obstacle ou au contraire facilite la résolution d’une tâche, de tester différentes procédures pour y parvenir, etc ...
    Elle se fonde sur la vérification de la compréhension des élèves. Pour cela, le professeur repère les causes des erreurs et des difficultés et intervient "à chaud" afin de compléter une explication, d’apporter des contenus, de préciser une consigne. Ce type d’évaluation permet éventuellement au professeur de réajuster ses objectifs et sa manière de travailler. L’erreur revêt alors un statut positif, puisqu’elle permettra à l’enseignant de remonter aux représentations de l’élève et de les déconstruire pour pouvoir en faire émerger de nouvelles, si elles sont fausses ou inadaptées.
  • L’évaluation sommative intervient en fin de processus de formation et en cohérence avec l’évaluation formative. La situation d’évaluation doit être en concordance avec le travail réalisé par les élèves. Elle permet la mesure des acquis (le degré de maîtrise des contenus transmis). L’évaluation sommative s’établit au regard des acquis que vous souhaitez valider : des compétences, des connaissances, des aptitudes, des raisonnements, des méthodes de travail, etc.
  • L’évaluation certificative, peut être ponctuelle (examen terminal) ou en contrôle en cours de formation (CCF) dans certains enseignements. Elle est prise en compte pour la délivrance du diplôme. Assurez-vous auprès de vos collègues plus expérimentés que l’évaluation prévue est en accord avec les textes officiels et qu’elle s’inscrit dans un continuum de formation.

Tableau récapitulatif de trois modèles d’évaluation

Quelle que soit l’évaluation, elle doit être positive, c’est-à -dire qu’elle doit valoriser tout ce que l’élève sait plutôt que de lister ce qu’il ne sait pas. C’est ainsi que l’élève prendra confiance en lui et aura également confiance en l’enseignant.

5ème étape : le travail individuel

L’acquisition des connaissances et des savoir-faire exigent très souvent que l’on procède par étapes. Le processus de synthèse, l’intégration des apprentissages entre eux nécessitent un travail personnel de l’élève qui doit aussi être organisé et contrôlé par l’enseignant.
Aux premiers niveaux des études en collège, ce travail doit être assez précisément guidé. Puis, au fur et à mesure de sa scolarité secondaire, l’élève doit être amené à se construire progressivement une capacité d’organisation autonome de son propre travail.
Une partie de ces travaux sera organisée en classe, dans les dispositifs d’aide et d’accompagnement ou à la maison.
Le travail à la maison ne doit pas se limiter à des devoirs de synthèse écrits. Il peut comporter une grande variété de tâches, y compris des recherches documentaires, des petites enquêtes, des lectures, des exercices d’entraînement...
Il est important aussi, de préparer l’élève aux examens terminaux qui sont avant tout des épreuves synthétiques, au cours desquelles on lui demandera de réaliser un travail complexe dans un temps limité. Des travaux écrits sous surveillance (qui constitueront souvent des évaluations sommatives) doivent être programmés régulièrement en rapport direct avec la progression des acquisitions.

Fiche annexe : « contrôles et interrogations écrites »

 ? Pensez à vous coordonner avec l’équipe pédagogique pour répartir les travaux à faire à la maison, de façon à peu près équilibrée sur la semaine. Le travail personnel doit rester raisonnable et constructif.
 ? Précisez toujours de manière non ambiguà« les dates de remise de ces travaux.
Indiquez aussi s’ils seront notés et le compte qui sera tenu de cette note dans la moyenne du trimestre ou du semestre. Dans tous les cas, prévoyez de vérifier le travail fait à la maison, même si vous n’envisagez pas de le noter ou de le ramasser.

Mise à jour : 5 mars 2020